samedi 12 avril 2008

Je me sépare de moi.

Je déchire mes ongles un à un, je m'empute d'un peu de moi. Méthodiquement l'un après l'autre... Me soulager, par la déchirure. Me déchirer comme le reste, que ça se voit, c'est moche. Assise, dans la pénombre, le silence en compagnie qui me caresse la peau. Je me sépare de moi, par les ongles.
Avec les dents, je m'entaille presque vicieusement, frénétiquement, consciencieusement. Si tout le mal résidait là, dans ces outils à la séduction, à l'amour, au sexe, à la haine, et à la violence... J'en suis désormais dépourvue. Plus de marques sur la peau, dans le creux du dos, dans un élan tout en cambrure, en émotion, en perdition, à fleur de sens... Je jette tout, dix fois, je coupe, j'enrage. Plus de rouge prétentieux qui rendait mes mains narcissiques, à se regarder danser sur le bord des coupes, tranchantes ou non, à se regarder courir à la recherche d'autres mains. La finition réside dans les détails, je n'ai plus de détails, plus de finition. Je me sépare de moi.

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