mercredi 23 avril 2008

mardi 22 avril 2008

Le gardien

Le gardien à décroché son énorme trousseau de sa ceinture pour ouvrir une grille qui nous emmenait dans un autre couloir...

- " Ca fait 27 ans que j'fais le gardien... Depuis 1981... Avant j'étais l'bourreau... Et puis quand ils ont aboli la peine de mort j'suis passé gardien... Heureusement que l'directeur de la prison m'a engagé comme gardien... Parce qu'un bourreau tout le monde s'en fout... Un bourreau c'est un métier qui n'existe pas, il est écrit nulle part ce boulot. C'est venu comme ça... A l'époque on prenait un commerçant, un boucher, un palefrenier... Moi tous mes ancêtres étaient bourreaux. Et sur qui tombe l'abolition.... Sur Emile... Pas de chômage, pas de retraite, et tout le monde s'en fout. On fait des grèves pour les instit' qui ont trop d'élèves, et les bourreaux qui n'ont plus de tête à couper, qui s'en soucie? J'ai un fils de votre âge... Avec sa mère on a pas trop insité avec l'école, on pensait qu'il travaillerait avec moi. Ben si ça continue je vais devoir l'envoyer aux USA pour poursuivre la tradition... Avant j'avais une relation avec les condamnés. J'me disais : T'es la dernière personne qu'ils voient dans ce monde. J'leur donnais un sourire, une petite tape sur l'épaule, un regard rassurant... Aujourd'hui je les mélange tous."


samedi 12 avril 2008

Je ne sais pas.

J'ai envie d'un ailleurs.

Plume DCD: Pourquoi d'un ailleurs?

Plume DCD2: Je ne sais pas vraiment, de changement je crois.
Plume DCD: Et tu ne peux pas avoir le changement ici?
Plume DCD2: Je ne sais pas, peut être si, mais non.
Plume DCD: Mais non, quoi?
Plume DCD2: Bah j'en ai marre d'ici, c'est fade, je m'ennuie.
Plume DCD: Et ailleurs tu ne vas pas t'ennuyer?
Plume DCD2:
... Si peut être, mais différemment.

Plume DCD: Parce qu'il y a plusieurs façon de s'ennuyer?
Plume DCD2: Je ne sais pas, mais j'ai envie d'ailleurs, d'aimer loin.
Plume DCD: D'aimer loin...Je ne comprends pas.
Plume DCD2: Y a rien à comprendre, c'est comme ça.
Plume DCD: Une décision posée..
Plume DCD2: Mais non, ce n'est pas une décision, mais une envie.
Plume DCD : t'es déçue?
Plume DCD2: Par?
Plume DCD: Par ici, pour vouloir aimer loin ailleurs.
Plume DCD2: Je crois, oui. Déçue, peut être ça.
Plume DCDi: Tu as des regrets?
Plume DCD2: Oui quelques uns, oui.
Plume DCD: Tu ne peux pas rattraper ces regrets? Faire en sorte de ne plus regretter?
Plume DCD2: Non
Plume DCD: T'as essayé au moins?
Plume DCD2: Non
Plume DCD: Alors pourquoi dire non?
Plume DCD2: Je le sais, il y a des choses qui sont faites pour être regrettées.
Plume DCD: Ah? Tu penses cela?
Plume DCD2: Je crois oui.
Plume DCD: C'est triste..
Plume DCD2: Non c'est la réalité de la vie.
Plume DCD:Qu'est ce qu'est la réalité de la vie? Que des choses sont faites pour être regrettées?
Plume DCD2: Je ne sais pas.
Plume DCD: Qu'est ce que tu sais?
Plume DCD2 Que je veux un ailleurs.
Plume DCD: Tu sais ou il est cet ailleurs?
Plume DCD2: Non, ici, là, là-bas, à l'autre bout du monde, en bas de ma rue, partout à la fois.
Plume DCD: Tu ne sais pas vraiment...
Plume DCD2: Si je sais. Je sais que je veux du changement, des sourires, du partage...
Plume DCD: Tu crois que ça viendra?
Plume DCD2: Je ne sais pas.


Je me sépare de moi.

Je déchire mes ongles un à un, je m'empute d'un peu de moi. Méthodiquement l'un après l'autre... Me soulager, par la déchirure. Me déchirer comme le reste, que ça se voit, c'est moche. Assise, dans la pénombre, le silence en compagnie qui me caresse la peau. Je me sépare de moi, par les ongles.
Avec les dents, je m'entaille presque vicieusement, frénétiquement, consciencieusement. Si tout le mal résidait là, dans ces outils à la séduction, à l'amour, au sexe, à la haine, et à la violence... J'en suis désormais dépourvue. Plus de marques sur la peau, dans le creux du dos, dans un élan tout en cambrure, en émotion, en perdition, à fleur de sens... Je jette tout, dix fois, je coupe, j'enrage. Plus de rouge prétentieux qui rendait mes mains narcissiques, à se regarder danser sur le bord des coupes, tranchantes ou non, à se regarder courir à la recherche d'autres mains. La finition réside dans les détails, je n'ai plus de détails, plus de finition. Je me sépare de moi.

samedi 5 avril 2008

mardi 1 avril 2008

Sick Puppies All the same

Et si

Et si je fermais les yeux et qu'une porte s'ouvrait à moi, la porte des idéaux. Et si je fermais les yeux et que j'avais qu'à tendre la main, un pied devant l'autre, l'air est chaud. Et si j'avais qu'à fermer les yeux et avancer sans jamais sauter. Si jamais je m'étais trompée d'espace, et si y avait qu'à fermer les yeux, pour trouver le bon sentier, régler le canal de la vie et mieux s'informer en s'informant sur la forme de se former sur la formule à prononcer. Et si le rêve était un chemin, une étoile me guidant sur la vie que je survole. Et si j'avais une vie en parallèle, sur une autre face, je me suis trompée moi j'étais pile. Y à pas de verso? Est on obligé d'être en ligne continue? C'est pas le bon livre que j'ai ouvert, je veux recommencer. L'histoire est ennuyeuse, difficile à lire, une langue que je ne comprends pas. On m'a appris que l'on avait toujours le choix, Je fais le choix de la parallèle, j'ai jamais aimé les droites. Et si je fermais les yeux, et que la vie se passait cérébralement plus que physiquement. La force de l'esprit est vaste et insoupçonnée, me matérialiser ainsi que les choses que je sais, et avancer, pieds nus sur les cendres de ce que je n'ai pas pu.
Et si je fermais les yeux, et d'un coup de gomme, j'effaçais tout. Et si je fermais les yeux.