lundi 26 mai 2008

Derrière le loup.

Ma joue s'écrase sur la carrelage blanc et froid de ma salle de bain, mes mains s'agrippent à la moiteur de mon corps, l'air est chaud, je sens son odeur. Les yeux ouverts, je repasse le film de ces dernières heures, inlassablement en boucle dans mes délires les plus fous.

Soirée masquée... Le port du loup est obligatoire, le silence est d'or... Aucun mot, aucune voix, juste des sons. Des sons de corps qui s'entrechoquent, de sens qui s'extasient, des tintements de coupes qui se vident et se remplissent dans une cadence effrénée.

Les femmes sont belles, impudiques, insouciantes, outrageuses, désinvoltes, je le sens, je le vois, leurs postures ne trompent pas. Leurs gestes sont étudiés, tout comme le masque qui les cache. Tout ici pousse à l'abandon. l'abandon de soi.

Les hommes sont beaux, très mâles, virils, présents, fière allure, leurs corps dessinés, taillés suscitent chez moi un égarement sans voix.

Je porte un loup, un loup noir, j'avance et pénètre d'avantage dans cette moiteur qui marque les peaux. Le champagne coule à flot dans les coupes et sur les corps. Pam Pam Pam, mes pas résonnent, les regards se tournent, se cherchent, se trouvent. A droite deux femmes, elles s'aiment ou se détestent nulle ne sait ici, si c'est de l'amour, de la haine, de la rage qui nous pousse à nous retrancher dans les limites de l'acceptable. Des hommes et des femmes admirent le spectacle, ils se cherchent, s'effleurent, se touchent, se trouvent, le langage du corps est explicite. Le cri du désir résonne en écho dans ces murs, tout se lit dans les regards, les gestes claquent.

A gauche, un homme et une femme, peut-être un couple, ou des amants venus là, pour donner un sens à leurs ébats. Ils sont beaux, tout en sueur et en stupeur de se voir s'extasier par tant d'ardeur. Je les regarde un temps, puis continue mon chemin. Des habits de dentelles et de paillettes de ces belles qui batifoles, jonchent le sol. Cachée derrière mon loup je me sens forte, seule maîtresse de mes désirs, de mes pensées et de mes gestes.

Il y a cet homme, là-bas, qui attend, qui admire le spectacle, animal. Il porte un loup, un loup noir similaire à celui que j'arbore sa peau est mate, son corps dessiné, entre ses mains une coupe qu'il porte à ses lèvres, geste assuré, il observe la scène, de la débauche raffinée... Il m'intrigue... il m'attise, il est beau.

Je m'approche, encore, encore... Je sens sa chaleur, sa peau à l'odeur du sucre caramélisé, il ne bouge pas, il me regarde. Le bout de mes doigts effleurent son dos, son bras , son torse, lentement je tourne autour de ce corps, mes talons sonnent. Ses mains sont, belles, puissantes, douces, nos regards se cherchent, se croisent, se fixent, se noient, se pénètrent, ses yeux me troublent, intenses, noirs. Sa bouche est pulpeuse, ses lèvres sont roses, sa peau est douce. Son ventre, ses hanches, mes mains le sculptent. Je sens son souffle, j'entends son coeur, puissant dans sa poitrine... Il m'agrippe... je ne bouge plus, ma respiration se fait profonde, je frisonne. son bras me ramène à lui, face à face, un instant , on ne bouge plus, fragile.

Nos corps s'animent, je goûte à sa peau, je goûte à ce corps sensuel, érotique à l'extrême. Sans limite les caresses se précisent. Ferme et tendre, sauvagement doux... Tout en cambrure. Ma tête bascule, mes doigts le serrent, nos corps s'apprivoisent, se tendent. Il m'offre tout, je m'abandonne. Il transpire, son corps glisse contre le mien, sur le mien, dans le mien, au même rythme, nous ne faisons qu'un. Intense les minutes qui s'égrainent ont le goût du sel, on le goût du ciel, le son de l'extase. Mes doigts déchirent le sol, nos corps transpirants s'embrasent, s'enchaînent. Derrière nos loups, à tour de rôle, on s'aime et on se déteste, on s'offre entièrement, nulle limite à nos envies, mes sens s'affolent, son corps brûlant se tend, nos muscles se bandent au paroxysme du plaisir, laissant s'échapper de nos bouches, gémissements animals venants des profondeurs de nos entrailles.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Soirée des masqués,
Jetée dans la gueule du loup...

l'Envers du décor de l'Endroit ^^

Anonyme a dit…

moi aussi, j'ai adoré cette petite partouze . .

Plume de chat d'aiguille a dit…

anonyme > Petite ?!?
Vous portiez quel masque?

Anonyme a dit…

C'est très beau. Il y a tant d'émotion dans votre montée du plaisir que vos gémissements en deviennent animals. Ce devait être bon ;-D.