vendredi 8 février 2008

Au revoir


Au revoir:

je trouve ça moche, affreux, beau, et sensuel presque excitant, un paradoxe. Beau, du charisme qui lui donne toute son importance sa puissance et sa valeur. Moche, car c'est à moi que t’as dit au revoir…un matin.

Au revoir:
Cela faisait quelques jours que l'on ne se parlait plus vraiment. Tout dans l'ignorance de l'autre. Exagérer les gestes et les regards en s’efforçant, adopter l'air décontracté, nonchalant, rien à branler (Non ça ne me touche pas , m'en fous t'existes pas (non plus)), parler trop fort, seul(e) pour agacer l'autre, alors qu’en dedans on crève. Qu'est ce qu'on est con. Un coup j’t'aime, l’autre j’te déteste, ou juste un coup...vite fait. Ni noir ni Blanc.. un gris medium , peut être.

Au revoir:
C'est pour me rendre encore plus amoureuse? Me rendre fébrile à tes soupirs, comme aux premiers jours. Quand on se quittait sur le bord du trottoir, sans se dire au revoir, car on savait... Que demain on serait là, à ne pas ce dire...

Au revoir:
Le ton employé était grave, dur, strict, ferme, posé bien en ligne, sans trébucher, tu me l’as craché à la face. Je m'y attendais (pas) de toutes manières. Alors, pfff, je m'en moque. Ca ne me touche même pas.(fière ?!) Pourquoi tu m'as dit au revoir? Ca veut dire quoi déjà? "Au plaisir de te revoir?" C'est ça? Tu ne me l'as jamais dit...avant. Alors pourquoi aujourd'hui?

Au revoir:
Je ne te crois pas, tu ne tiendras pas. J’comprends pas. C'est une blague? Une devinette ? Tu me testes? Tu veux savoir si je tiens à toi? Me voir courir dans le couloir, te rattraper, te supplier, pour que tu restes, encore un temps, le temps de se pardonner? Dis moi, je ne comprends pas….T'es plus là. Le couloir est noir, trop tard.

Au revoir:
Tu effaces toutes ces années en deux mots? Je fais quoi, avec ça? Je les prend, je les garde pour moi, je les colle en déco terne sur un mur (à) vif? Ca mange quoi? J'ai pas fait les courses, des yaourts? Ca va? J'en fais quoi? Je les range, tu reviendras les chercher? Je les emballe ? je les protège ? Ca à l'air fragile, prêt à se briser.

Au revoir:
Ca fait partie des souvenirs, tout ce qui vient juste avant "Au" et "Revoir ? Même ces fois ou tu me prenais sauvagement tendrement, mi homme mi bête, nos corps suintants de désir et de rage, assoiffés de passion, les sens en éveils ou on s’aimait le corps tendu . Et ce voyage improvisé un jour de pluie? Tous les mots que l'on s'est dit, et ceux que l’on à pas osé? Et ce caillou qu'on à trouvé, tu sais? le caillou? Le notre, ce bout de rien, qui représentait tout. Ca aussi?

Au revoir:
C'est idiot ma mère m'a toujours dit de dire au revoir, la tienne aussi apparemment. Mais moi je n’ai jamais été poli. Toi si.

Au revoir:
Tu me laisses en plan, avec ça sur les bras. Ca vit combien de temps un au revoir? Je vais devoir me le traîner toute ma vie, à mes côtés comme un boulet? à me suivre partout?
-" Bonjour, Plume (De Chatdaiguille) enchantée."
-" Pardon?."
-" Ah non, cette chose c'est "Au revoir", mon boulet. Ne vous en faites pas, il ne mord pas, il est propre ne craignez rien pour votre tapis."
-" S'il fait du bruit?"
-" Ca dépend des jours, en ce moment il est calme, faut pas l'emmerder."

Au revoir:
C’est comme une saloperie qui te ronge la peau, une sorte de galle verbale, qui se réveille quand t’es seule, et qui résonne. Mais qu’est ce que t’es allé me dire au revoir. T’aurais pas pu dire salut, en point et tu ponctues. Mais là, au revoir, ça laisse quoi ? De l’attente, et j’aime pas attendre. J’attends quoi ? Que le temps me fasse moins mal ? Que tu reviennes et comme une chienne que je t'aboie à la gueule? Je m’y attache à cet au revoir. Tu me l’as balancé, sans même lui demander si il voulait de moi. Et aujourd’hui je me le traîne, à attendre qu’il crève, pour que je puisse redire bonjour.


Au revoir :
Et si tu ne me l’avais jamais dit ? On en serait ou ? Encore à se détester dans des je t’aime sans odeur. Toi, à faire semblant d’être heureux, et moi à faire semblant de jouir. On en serait là, avec des regrets peut être, à épuiser le temps qui nous épuise, à compter le temps qui nous retiens de rêver ailleurs. Pourquoi m’as tu dit au revoir un matin ? C’était pas mieux un soir ?


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